février 6, 2015

Léonie Fer, chanteuse de fantaisie et de charme, et sans doute,

beaucoup plus… Mais « chuuuuttt », ne le dites à personne

« Moi qui frémissais Toujours je ne sais, De quelle colère Deux bras ont suffi

Pour faire à ma vie, Un grand collier d'air « Il n’aurait fallu » Louis Aragon chanté par Léo Ferré.

Il faut savoir se tenir à table …et rendre à la pudeur ce qui lui est dû. Certes Léonie Fer vient à notre rencontre, mais pour une juste et belle étreinte, soyez attentif à venir à la sienne ! Car Léonie c’est Tout sauf de l’eau tiède …Par conséquent, amis du genre humain ne vous en tenez pas exclusivement aux apparences. Sous les cendres, couve la braise et rappelez-vous que pour vivre heureux, vivons cachés.

Et c’est ainsi qu’un soir de réouverture du théâtre de Caen de ce mois de janvier 2015, on a bien voulu confier à Anne-Sophie Pommier et à son complice Jean Loison, le soin de relancer la convivialité de l’édifice par son bar annexe, bien nommé « côté cour ».

Aujourd’hui, tous les théâtres soignent l’accueil du public par des « extras » qui sans nuire à la concurrence environnementale, émanant du privé, en constituent le charme et l’attrait. Que l’habitude se prenne d’amuser les papilles et les oreilles en attendant l’accès aux grandes soirées …on ne peut qu’applaudir ! Que par exception, ce type de manifestation ressortisse d’un grand moment de grâce et d’émotions, c’est précisément ce qui nous fut offert par Léonie Fer ce 27 Janvier.

« Boum, notre coeur fit boum ! », avec son tour du propriétaire, Léonie Fer nous offre un véritable enchantement …Un moment un peu magique quoi que d’une grande simplicité : le bonheur au ras des pâquerettes en quelque sorte …De la haute fantaisie, en dehors des sentiers battus. Que du bonheur !

On ne détaillera pas les vertus domestiques propres à chaque « état des lieux »,mais c’est un régal de palette musicale et d’esprit poétique. Mine de rien et sans doute par sa touche de théâtralité, Léonie Fer donne un goût très singulier d’authenticité, à son entreprise. Quelque chose de si vrai qu’on devine assez bien que cela se plie assez mal aux nécessités commerciales en vigueur. Nous sommes hors champ du commercial et de la communication et par les temps qui courent, cela n’a pas de prix.

Sans fioritures et sans vaines provocations, Léonie Fer nous délivre de quelques servitudes et nous invite à une joyeuse émancipation …des sens.

Allégement ! De la fantaisie –donc du sourire- comme antidote aux lourdeurs usuelles de la vie sociale, politique et … culturelle.

Donc pertinence absolue de la présentation de « ce tour du propriétaire » en ce lieu prestigieux et rénové du théâtre de Caen !

Cette manifestation à « côté cour » a pu s’entendre comme la cerise sur le gâteau, une cerise pleine de malice avec une Léonie Fer en joyeuse maîtresse de maison.

On en redemande …Vite, vite repassez-nous les plats …C’était trop bon !

Bon de voir le grand et beau théâtre de Caen, renouer avec la veine populaire qui fut la sienne dans les années soixante. Le contexte n’est plus le même, l’affaire est entendue …Mais la tendresse, bordel ! reste l’inépuisable ressource des « enfants qui s’aiment » d’hier comme d’aujourd’hui.

Jean Mesnil 31 janvier 2015